Alien et Ripley ont certainement marqué l'année '79 et la carrière de Sigourney Weaver.

C'était son cinquième long métrage, elle n'était pratiquement pas connue et elle n'a pas cessé de tourner depuis, tout comme le monstre qui est revenu au cours des suites et des jeux vidéo. Cette bibitte monstrueuse  à la bave généreuse a par la suite influencé une multitude de films, dont certains particulièrement mauvais, dans lesquels une bête invincible détruit tout sur son passage, femmes, enfants, perroquets même les gentils dauphins, pour à la fin disparaître, mais complètement pour ouvrir la porte à une suite. Heureusement, seuls les meilleurs ont survécu, dont « Alien », bien que les productions ne soient pas toutes de qualité égale.

L'idée de cet être extraterrestre vorace et à sale caractère a surgi dans la tête de l'auteur Dan O'Bannon qui a mis au monde le premier Alien. O'Bannon a commencé dans le milieu de la production aux côtés de John Carpenter. Il était un fan de la série « Tales from the Crypt ». Il a participé à la scénarisation de films comme « Total Recall », « Heavy Metal », « Dark Star » et plusieurs autres de même genre. La première mouture de « Alien » s'intitulait « Star Beast » puis est devenue le titre que l'on connaît par la suite, écrit en collaboration avec son collègue Ronald Shusett. O'Bannon souffrait de la maladie de Crohn qui a par ailleurs causé son décès en 2009 à l'âge de 63 ans. Cette maladie est d'origine aussi inconnue que les traitements pour en guérir. Lorsqu'il y a inflammation de l'intestin ou des organes affectés, la douleur est insupportable et c'est justement en plein milieu de l'une de ces crises que O'Bannon a trouvé l'idée de faire éclore le monstre du ventre de l'un des personnages parce que c'est ce qu'il ressentait ; Crohn a donc inspiré Alien. On se souviendra de cette scène avec le regretté John Hurt alors qu'il casse la croûte en compagnie des membres de son équipage ; en un instant Hurt se tord de douleur et la chose ensanglantée émerge de son estomac en émettant un bruit de nourrisson. L'effet de surprise se transforme en horreur. Sachant maintenant ce qui a inspiré l'auteur, je ne verrai plus jamais cette scène de la même façon.

La bête, qui grandit à vue d'oeil, au fur et à mesure qu'elle bouffe des humains, semble également invincible. Le fil des histoires d’Alien 1, 2 et 3 est sensiblement le même : tout le monde meurt et ne survit qu'une seule personne qui réussit à fuir en se mettant en état d'hibernation jusqu'à la prochaine destination.

Dans le 4e épisode de la franchise, un personnage s'ajoute et vient causer bien des désagréments : David, un robot presque trop parfait avec, non seulement l'apparence d'un humain, les gestes, les paroles, également des sentiments, mais pas ceux que son créateur souhaitait vraiment comme la curiosité, le désir de création et de liberté. Il ne voit pas un ennemi dans le monstre, mais nous ne saurons à quel point que dans ce nouveau chapitre de 2017, mieux réussi que le précédent, selon nombre d'adeptes de la série.

En partant, comme tous les autres, la fin n'est pas celle qui va mettre du soleil dans votre journée. Elle appelle même à une suite que nous verrons en 2019.

Le film commence avec le créateur de David, le Dr Wayland (Guy Pearce), avec ce robot parfait qui peut tout faire, de jouer du Wagner à préparer du thé. Mais est-ce que ce robot est vraiment parfait ? La gestuelle de l'acteur Michael Fassbender est remarquable. Nous savons qu'il n'en restait que la tête, toujours fonctionnelle, séparée du corps à la fin de « Prometheus » lorsque le Dr Shaw (Naomi Rapace) arrive à quitter la planète hostile.

Plus d'une décennie plus tard, Walter, un autre robot de la même « famille » que David, est aux commandes d'un vaisseau spatial à bord duquel se trouvent plus de 2 000 colons en hibernation ainsi que les membres de l'équipage. Un incident atmosphérique endommage la principale source d'énergie du vaisseau et Walter se voit dans l'obligation de l'immobiliser et de « dégeler » les membres d'équipage pour procéder aux réparations des panneaux d'alimentation électrique. En procédant à ces manoeuvres, Branson (James Franco) le commandant et époux de Daniels, meurt et le malencontreux accident ; Oram prend alors les commandes. Le vaisseau et la population de colons doivent se rendre vers la planète Origae-6 pour y fonder un monde nouveau et meilleur surtout. Un faible signal capté provenant d'une planète située à proximité incite Oram à aller l'explorer afin de peut-être y installer la colonie si le climat et l'atmosphère le permettent, au lieu de se rendre plus loin encore, mais Daniels est contre l'idée. Elle préfère ne rien changer au plan original et poursuivre la route vers leur destination pour y réaliser un rêve qu'elle devra cependant accomplir en l'absence de Branson. L'équipage se plie à la décision du nouveau commandant et, à bord d'une capsule d'exploration, se pose dans un terrain où la végétation est abondante, où du maïs même a déjà été semé ce qui indique que des colons y avaient déjà vécu. L'équipe se divise en deux groupes et chacun part de son côté pour inspecter les lieux et trouver la source du mystérieux message capté. Il n'y a pas d'autres signes de vie ni humaine ni animale.

Au cours de l'exploration, l'un des équipiers respire, à son insu, des poussières d'un pollen qui pénètrent dans une oreille et s'enfonce profondément dans son système. En peu de temps, il est incapable de se mouvoir et en en proie à de violentes convulsions. On le ramène à la capsule sans tarder pour le placer en isolation, mais en quelques minutes seulement la bibitte  baveuse et gluante que l'on connaît sort brutalement du corps du malheureux pour faire deux autres victimes, le temps de le dire. La capsule explose devant les autres membres de l'équipage au sol alors que l'un d'eux succombe également à la brutale éclosion d'un autre petit Alien. Surgi de nulle part, David, le robot parfait, leur vient en aide et tous se réfugient dans le repaire où il a vécu toutes ses années après l'écrasement du vaisseau qui  a coûté la vie au Dr Shaw. Auparavant, elle avait eu le temps de réparer « David ».  Walter découvre alors un « frère » et qu'il est unique ; tous les autres prototypes construits par la suite ont eu moins de fonctions jugées trop humaines comme les émotions, l'affection et ce désir de créer qui hante David. Malheureusement pour l'équipage David est fasciné par l'« Alien », sa capacité de se reproduire et de se développer rapidement, nourri par l'ADN humain ; il voit en eux des êtres vivants qui ne veulent que survivre, mais il ne comprend pas à quel prix. Il réussit à berner tout le monde pour s'embarquer et prendre les commandes du « Covenant » et se diriger vers une autre destination avec deux oeufs d'Aliens et un frigidaire bien garni que 2 000 colons. On se sent comme au lendemain de l’élection de Donald Trump.

Pour bien comprendre « Convenant », il est préférable d'avoir vu « Prometheus » auparavant, autrement toute la motivation de David et sa méticuleuse dévotion à la survie de l'espèce « alienne » au détriment des humains. Défaut de fabrication, pouvons-nous conclure ! L'action de cette histoire se situerait dans moins de cent ans. Est-ce que la science aura eu le temps de développer et perfectionner des robots, des vaisseaux spatiaux interstellaires, d'explorer d'autres galaxies ? En tout cas, à l'époque du futur où se situe « Covenant », il semble que la cigarette existe encore ! Incroyable !

Budget : 97 millions

Recettes américaines et mondiales : 241 millions

Sortie en salles : mai 2017

Suite prévue en 2019

1979 Alien, réalisation Ridley Scott

1986 Aliens, réalisation James Cameron.

1992 Alien 3, réalisation David Fincher.

1997 Alien : Resurrection, réalisation Jean-pierre Jeunet.

2012 Prometheus 2012, réalisation Ridley Scott.

2017 Alien : Covenant, réalisation Ridley Scott, tourné en Nouvelle-Zélande et en Australie.