Cinéma / télévision / scénarisation
Cinéma / télévision / scénarisation
Qu’arrive-t-il à Nicolas Cage depuis des années ? Soit qu’il a un agent pourri qui le conseille ma, soit qu’il a un bon agent, mais qu’il n’écoute pas ses conseils lorsqu’il lui dit d'éviter ou de refuser certains projets, soit qu'il accepte n'importe quoi pour payer les pensions alimentaires et quelques mauvaises habitudes. Quoi qu'il en soit, il erre depuis longtemps. Loin d'être sans talent, c'est un acteur qui a marqué avec des films comme « Raising Arizona », « Wild at Heart », « Leaving Las Vegas », « Adaptation » et « Moonstruck » entre autres, puis il enfile des rôles des des films à éviter comme « Arsenal », « Dog Eat Dog », « Dying of the Light », « Left Behind » et récemment cette adaptation du roman de Joyce Carol Oates (titre original Rape : A Love Story), auteure prolifique dont plus d'une vingtaine d'oeuvres a été portée au grand écran, incluant le dernier film de François Ozon, « L'amant double. »
Harold Becker devait réaliser ce film, il avait par ailleurs commencé le tournage pour l'abandonner et n'agir qu'en tant que l'un des producteurs associés au projet. C'est Johnny Martin, connu surtout comme cascadeur à Hollywood, qui a par la suite pris les rênes de la réalisation et il aurait dû s'abstenir. En fait, « Vengeance : A Love Story » aurait dû être laissé dans son livre en espérant que le roman est moins invraisemblable, mais ce film ne donne pas envie de le lire non plus.
L'histoire se passe dans une petite ville tout près des chutes Niagara. Teena est une jeune mère monoparentale d'une adolescente, Bethie avec qui elle est très liée malgré les épisodes de tensions. Teena est séduisante et elle ne se gêne pas pour s'habiller de façon provocante, danser et se déhancher en public et flirter avec des inconnus, dont John, un policier à tempérament passif qui vient de perdre son coéquipier dans un raid contre un truand. Teena l'aborde dans un bar où il arrose sa peine et il est sous le charme comme aveuglé par la beauté de cette ingénue. Elle laisse ses coordonnées à John, complètement médusé, qui peine à croire qu'une femme aussi exubérante lui ait porté autant d'attention.
Quelques jours plus tard, à l'occasion du 4 juillet, Teena, accompagnée de Bethie, participe à une fête en plein air chez des amis. Elle est vêtue très légèrement. Elle boit, elle danse sur une table, se déhanche encore et encore, se colle à un des invités, bref, elle attire les regards. Lorsqu'elle décide de revenir à a maison avec sa fille, elle décide de prendre un raccourci en traversant un petit boisé. De l'autre côté, quatre voyous, visiblement éméchés, arrivent en trombe et saisissent Teena pour l'entrainer dans un hangar. Bethie réussit à s'échapper pour se mettre à l'abri des assaillants, mais elle peut voir sa mère de faire battre et violer brutalement. Les voyous décampent, la laissant pour morte, sans se soucier de l'enfant laissé derrière. C'est John qui, en patrouille avec un nouveau coéquipier, intercepte Bethie errante et hagarde en plein milieu de la chaussée. Elle les conduit jusqu'à Teena, insconciente, qui est conduite à l'urgence avec Bethie.
Teena est dans un genre de coma pendant plusieurs jours et c'est Bethie qui identifie les agresseurs qui sont arrêtés et jugés. Mais voilà, contre toute attente et toute preuve physique et le témoignage de l'adolescente, les quatre voyous sont acquittés grâce à la défense d'un avocat sans scrupule et d'un juge ambivalent. Après le procès, l'intimidation continue auprès de Teena et Bethie comme une guerre sans fin. John décide alors de prendre les choses en main et de rendre justice aux victimes en éliminant les malfrats, l'un après l'autre, sans être inquiété par les autorités.
En partant, on ne peut pas dire que nous avons là l'histoire la plus originale et la plus inédite du siècle. Il y en a eu d'autres, mieux réussies et plus plausibles comme « A Time to Kill », « The Accused », « An Eye for an Eye » et combien encore. Dans ce film, le noeud de l'histoire ne tient pas la route à commencer par le curé de la paroisse qui aide les parents de deux des voyous à obtenir les services d'un avocat véreux (joué par Don Johnson) qui les fera acquitter, parce qu'il est très convaincant. Pour la bonne conscience et l'état de grâce de ce représentant de l’Église, on repassera. Mais avant, à l'hôpital, la petite Bethie est examinée avec ses vêtements. Du rarement vu ! Il devait faire très froid dans cet endroit. Puis en cour, Bethie ne devrait pas être assise à la table de l'accusation. En temps normal, pour éviter le traumatisme, les enfants sont interrogés par vidée dans une salle connexe. Une victime n'est pas tenue de témoigner ou de se présenter en cour si elle n'est pas encore en mesure de le faire au niveau mental et physique. Avec les preuves d'ADN, le témoignage des deux victimes, il est assez improbable qu'un jury ait pu croire qu'une femme aussi frêle de Teena ait pu agresser quatre hommes sans qu'ils puissent se défendre. Aussi, selon les preuves médico-légales, un viol laisse des marques qu'une relation consentante ne montrerait pas. La façon comment toute la procédure judiciaire est décrite est tellement débile que l'on pourrait se croire dans une parodie.
De plus, les acteurs, comme je le dis quelques fois, ont fait acte de présence pour encaisser leur cachet. Debra Kara Unger a l'air tellement empesée qu'on dirait qu'elle vient d'avoir plusieurs traitements de canal, si vous voyez ce que je veux dire. Les lèvres bougent, il y a des sons qui sont émis, mais tout le reste est figé. Don Johnson, et bien, c'est Don Johnson. Il ne fera plus jamais Miami Vice. Dans tout ce beau monde, c'est la jeune Talitha Eliana Bateman qui s'en sort le mieux.
Nicolas Cage agit également comme coproducteur pour ce film qui est sorti directement en vidéo dans la majorité des marchés où il a été acheté. Le budget de production n'est pas connu, mais pour les salles où il a été projeté, il a rapporté la faramineuse somme de 75 000 dollars.
De plus, je ne sais pas pourquoi on a choisi ce titre qui n'a aucun rapport avec l'histoire : « Vengeance : A Love Story. » Souhaitons à Nicolas Cage qui réaligne les chakras de sa carrière.
Alors si vous voyez passer ce film dans l'un de vos abonnements avec une cote favorable, ne dépensez pas de bande passante pour ce navet.
Vengeance : A Love Story
December 25, 2017
Réalisation: Johnny Martin
Scénario : John Mankiewicz en collaboration avec Scott Windhausser basé sur le roman de Joyce Carol Oates.
Avec :
Nicolas Cage : John
Anna Hutchisson : Teena
Talitha Eliana Bateman : Bethie
Deborah Kara Unger : Agnes
Don Johnson : Kirkpatrick
Kara Flowers : Dixon
Teena est une jeune mère monoparentale de Bethie, une adolescente. Lorsqu’elle ne s’occupe pas de sa fille, elle aime faire la fête, sortir et être sexy. Un soir, après avoir assisté à une soirée chez des amis, elle retourne à la maison avec Bethie et, sur le chemin du retour, décide d’emprunter un raccourci au travers un boisé. Mauvais décision, car de l’autre côté elle est rattrapée par quatre voyous qui la violent devant les yeux de Bethie. John, un policier aigri, réussit à arrêter les coupables, mais à l’issue du procès, ils retrouvent leur liberté, mais il décide de prendre la justice en main.
Nicolas Cage
Anna Hutchison
Talitha Eliana Bateman
Deborah Kara Unger