Cinéma / télévision / scénarisation
Cinéma / télévision / scénarisation
Il y a des films que je peux revoir plusieurs fois pour toutes sortes de raisons : une attention particulière aux dialogues, à certains plans, certaines scènes, découvrir des détails que je n'avais pas vus avant, etc. Les films de Hitchcock font partie de ceux-là. Les services de diffusion en ligne, comme Netflix ou Illico et les autres, nous permettent de revoir justement des films que l'on a aimés ou de connaître si on les a ratés en salles ou encore de découvrir des productions originales. Puis, il y a des films tellement mauvais que l'on se demande comment ils ont pu arriver non seulement à échéance, mais trouver un support de diffusion. Il y a aussi une catégorie personnelle, celle de l'incompréhension dans le sens de : comment un film peut s'attirer un genre d'enthousiasme de la part de critiques et de certains cinéphiles, mais n'attirer personne ou presque en salle ? « Colossal » fait partie de cette catégorie pour moi. Ce film a reçu de très bonnes critiques sur le site de rottentomatoes.com, entre autres. Certains ont même parlé de génie.
Écrit et réalisé par l'Espagnol Nacho Vigalondo, ce long métrage tourné en 2016 a pris l'affiche en avril de cette année (21 avril 2017). Il met en vedette Anne Hathaway et Jason Sudeikis. La raison pour laquelle j'ai été intéressée à le regarder est justement motivée par les commentaires du genre : « une découverte qui renouvelle le genre dans le cinéma fantastique... », « un film avec une histoire rafraîchissante... », « à découvrir » et « originalité » à répétition. J'ai donc regardé ce film, chicotée par le génie que j'allais découvrir.
Je n'ai pas compris. Anne Hathaway est une actrice d'un immense talent, mais c'est ce rôle de Gloria, fille paumée alcoolique, est revisité à la seule différence que le cocon hideux ne se métamorphose pas en superbe papillon à la fin de son cheminement dans ce scénario.
Gloria, femme qui vit avec Tim, un jeune professionnel ambitieux, dans un luxueux appartement de New York. Elle arrive, au petit matin, encore ivre, elle ne se souvient plus où elle a passé la nuit ou n'arrive pas à l'expliquer et c'est une fois de trop. Tim lui demande de partir, il ne veut plus d'elle dans sa vie, du moins pas dans cet état d'ivresse continue. Elle retourne dans sa ville natale avec ses valises pour vivre dans une maison dont elle a hérité, vide de meubles, qui lui ressemble un peu. Puis, Oscar (Jason Sudeikis) un ami d'enfance surgit. Elle renoue graduellement avec cet endroit qu'elle avait quitté depuis longtemps. Puis Garth et Joel s'ajoutent et les journées se terminent toujours au bar que gère Oscar, où il propose par ailleurs à Gloria de travailler, parce qu'elle se trouve aussi sans emploi. Le retour au bercail de Gloria correspond à l'arrivée d'un gigantesque monstre destructeur de l'autre côté du monde, à Séoul, en Corée du Sud. La planète est bouleversée et ébranlée par cet être dont on n'explique pas la provenance.
Entre temps, Oscar apporte des meubles qu'il a en trop à Gloria, dont une télévision. En regardant les reportages sur Séoul, elle se rend compte qu'elle est connectée au monstre par un phénomène qu'elle ne peut comprendre, surtout à une telle distance, mais lorsqu'elle se rend au petit parc près de chez elle, elle s'aperçoit qu'elle peut même avoir le contrôle sur le monstre et l'empêcher de détruire la ville.
Les beuveries continuent et à l'issue d'une nuit bien arrosée, en les amenant au petit parc, Gloria montre à ses amis l'influence qu'elle a sur le monstre qui, cependant, est toujours à Séoul. Oscar devient jaloux de cet engouement qu'elle provoque sur les autres et un deuxième monstre surgit à Séoul qui vient provoquer et affronter l'autre créature. Oscar a le contrôle sur le nouveau venu, comme Gloria, à distance, dans le petit parc.
J'avais déjà débarqué de l'histoire avant d'arriver à ces scènes pour toutes sortes de raisons. Le premier monstre est tellement grotesque et mal articulé, tout comme le deuxième qui n'ajoute en rien à tout le reste, que l'on a l'impression d'être dans une production moins que bas de gamme d'un film de Godzilla des années '50. On comprend à la fin qu'il s'agit d'une reproduction géante de jouets d'enfance des personnages principaux, mais cela ne donne pas plus d'explications au comment du pourquoi. Quand il faut trouver un site qui explique ce que veut dire le scénariste, en fait, dans son film, c'est qu'il est peut-être passé à côté en terme de limpidité, même s'il devait y avoir une explication psychologique de troisième niveau, les liens sont très embrouillés. Ensuite, Sudeikis interprète un personnage qui devrait être en fait un hypocrite, un manipulateur et méchant, mais il transpire un être totalement différent qu'il ne parvient pas à nous faire croire, même par la bande de la fiction, qu'il peut jouer un tel rôle. Il y a des acteurs ainsi, Michael J. Fox est l'un de ceux-là. Brian De Palma, dans le temps qu'il réussissait ses films, avait justement choisi Fox pour le bon soldat dans « Casualties of War. » Le soldat qu'il jouait se trouvait au milieu d'un escadron de salopards de la pire espèce et il fallait que le public, dès le départ, sache que l'un d'entre eux était différent sans avoir à faire de grandes présentations. C'est une opinion toute personnelle, mais Sudeikis, qui excelle dans la comédie, ne collait pas dans ce rôle.
Aussi, cette idée d'un vieux conflit d'enfance et de désir de vengeance est un peu une coquille dans l'ensemble du scénario avec un symbolique boiteuse : à la fin, les deux jouets géants s'affrontent et la volonté de changer gagne.
J'ai eu l'impression de voir une piètre imitation du film « Young Adult » avec des jouets géants et moins de substance. Bref, ce film n'était pas « colossal » dans mon livre. J'attendrai de voir le prochain film de ce réalisateur.
Budget : 15 millions
Recettes domestiques et mondiales : 4,7 millions, en date de décembre 2017.
Sortie en salle : avril 2017
Colossal
December 20, 2017
Réalisation: Nacho Vigalondo
Scénario : Nacho Vigalondo
Avec :
Anne Hathaway : Gloria
Jason Sudeikis : Oscar
Austin Stowell : Joel
Tim Blake Nelson : Garth
Dan Stevens : Tim
Gloria est une jeune femme paumée et oisive qui n’arrive pas à se sortir de ses mauvais plis parce qu’elle est ivrogne en plus. Exaspéré, son petit ami la met à la porte et, sans travail, elle se voit forcée de retourner dans sa ville natale où elle peut toujours se loger dans la maison vide laissée par ses parents. Elle essaie de retrouver un sens à sa vie et Oscar, un ami d’enfance, surgit inopinément en lui offrant de quoi meubler la maison et un boulot dans le bar qu’il possède. Mais est-ce une bonne idée d’offrir du travail à une ivrogne dans un bar ? Oscar est-il vraiment un ami dévoué plein de bonnes intentions ?
Anne Hattaway
Jason Sudeikis
Monstre Gloria
Monstre Oscar