Cinéma / télévision / scénarisation
Cinéma / télévision / scénarisation
« Baby Driver » est un film qui révèle surtout deux talents au milieu d’une talle de vétérans: l’un tout jeune, l’acteur Ansol Elgort, et l’autre, le réalisateur Edgar Wright, surtout connu en Angleterre pour sa trilogie zombie-comique « Three Flavours Cornetto », qui inclut « Shaun of the Dead » (2004), « Hot Fuzz » (2007), et « The World's End » (2013).
Wright, un admirateur des frères Coen qui l’ont intéressé au cinéma, a commencé à tourner très jeune avec une caméra Super-8 d’abord, puis en format vidéo. Dès ses débuts professionnels, il manifeste un goût marqué pour la comédie et la satire avec son tout premier long métrage, « A Fistful of Fingers », une parodie des films de Leone. « Baby Driver » est son premier film à budget important assorti d’une entente de distribution dans le marché mondial. On peut dire que pari fait par ceux qui ont financé ce projet a réussi : pour un coût de 34 millions, le film en a rapporté 227 depuis juin 2017. Il faut dire que sa participation comme scénariste au film « The Adventures of Tintin » de Spielberg a dû l’aider à monter un peu plus haut dans l’échelle des valeurs des producteurs hollywoodiens. Wright assume la scénarisation de « Baby Driver » avec cette histoire originale dans un style personnel plus sérieux que ses comédies satiriques passées. Un bon rythme et un montage serré agrémentés par des séquences de fuite en automobile dans les rues d’Atlanta ajoutent au divertissement. Ce n’est pas le film du siècle, certes, mais c’est une découverte intéressante qui ouvre certainement la voie à des films futurs plus audacieux et, on le lui souhaite, réussis.
Maintenant l’autre découverte : Ansol Elgort dans le rôle de Baby, à la fois un jeune homme énigmatique, intriguant, attendrissant et asocial. Baby est resté enfermé dans les souvenirs de son enfance, de sa mère chanteuse en devenir et de son père brutal. Baby survit à un accident de la route dans lequel ses parents périssent. Il revit continuellement cette scène. Il n’arrive pas à trouver sa place en société, il abandonne l’école et commence à commettre des méfaits de plus en plus importants, ce qui le mènera dans l’étau du truand Doc qui va l’obliger à participer à des hold-up comme chauffeur pour les voleurs en fuite avec le magot. Il excelle en conduite automobile et Doc en est très satisfait. Baby ne pense qu’à régler sa dette envers lui et sortir de ce milieu et il y parvient, mais Doc revient à la charge, utilisant la menace pour l’obliger à faire un dernier vol.
Baby voit également un peu de soleil dans sa vie et nourrit l’espoir d’une vie meilleure lorsqu’il fait la rencontre de Debora, une jeune serveuse de restaurant qui a également des affinités avec lui, ce sont deux âmes soeurs qui sont à la rescousse l’un de l’autre. Cependant, Doc et ses sbires vont venir porter ombrage à leurs projets et à leur idylle.
Ansol Elgort porte sur ses épaules le poids de ce film, il crève l’écran, peu importe la scène dans laquelle il joue, c’est lui que l’on regarde. À 23 ans, il a maintenant 16 films à son crédit. « Baby Driver » lui ouvre toutes grandes les portes vers une brillante carrière s’il sait bien choisir ses rôles et s’il ne déconne pas. Fils d’un photographe professionnel, Arthur Elgort, et d’une mère directrice d’opéra, Grethe Barrett Holby, il a grandi dans un univers artistique. Sa mère a tenu à l’inscrire très jeune à des cours de ballet classique qui, s’il n’a pas entamé une carrière dans le domaine, lui servent grandement dans sa gestuelle. Il est très à l’aise et fluide dans les simples chorégraphies incluses dans le scénario de « Baby Driver » et ça se remarque. De plus, avec une taille de 1,92, il ne passe pas inaperçu non plus. Photogénique et articulé, on espère le revoir souvent. Il a par ailleurs obtenu une nomination aux prochains Golden Globes pour son rôle principal dans « Baby Driver ». Il se mesure à Steve Carell, James Franco et Hugh Jackman qui ne sont pas nés d’hier, mais sait-on jamais ?
Le reste de la distribution dans « Baby Driver » est assuré par Lily James, dans le rôle de la belle Debora et, parmi les truands des acteurs qui étonnent avec leur performance, même dans une participation de second plan, et qui occupent bien l’écran : Jamie Foxx, Jon Bernthal, Micah Howard, Morgan Brown et Jon Hamm, le beau de « Mad Men », vraiment pas si beau et franchement méchant dans ce film. Finalement, pour le personnage de Doc, un acteur qui ne tournera pas beaucoup prochainement : Kevin Spacey. Cependant avec ce que nous avons appris sur lui au cours des dernières semaines, ce rôle lui va à ravir.
Donc, un film à découvrir.
Budget : 34 millions
Revenus mondiaux : 227 millions, en date du 12 décembre.
Sortie en salle : juin 2017
Tourné à la Nouvelle-Orléans (Louisiane), Atlanta, Dunwoody et Gainsville (Georgia).
Baby Driver
December 12, 2017
Réalisation: Edgar Wright
Scénario : Edgar Wright
Avec :
Ansel Elgort : Baby
Jon Bernthal : Griff
Jon Hamm : Buddy
Lily James : Debora
Jamie Foxx : Bats
Baby, un orphelin rebelle et asocial, est forcé d’agir comme chauffeur complice d’un chef de gang, Doc, lors des vols de banque. Il doit rembourser une lourde dette pour se sortir de ses obligations avec ce gangster sanguinaire. Son exutoire : la musique qu’il écoute avidement sur son iPod et les montages sonores. Puis sa rencontre fortuite avec Debora, une jeune serveuse de restaurant, agit comme un baume dans sa vie tourmentée. Tout ce qu’il veut dès lors est de sortir du milieu glauque des hors-la-loi et ne plus quitter Debora, sauf que Doc voit son avenir à court terme autrement.
Ansol Elgort
Lily James
Jamie Foxx
Edgar Wright